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Oct 27, 2025 | Blog

Pikachu Van Gogh

Septembre 2023.
The Pokémon Company s’allie au Van Gogh Museum d’Amsterdam et donne naissance à un objet de collection unique :
Pikachu with Grey Felt Hat (SVP085), hommage direct à l’autoportrait de 1887.
Une carte accessible uniquement à ceux qui avaient franchi les portes du musée. Pas d’achat en ligne, pas de loterie. Il fallait vivre l’expérience sur place.
Un concept aussi audacieux que symbolique. Pour mériter la carte, il fallait d’abord comprendre son contexte.

L’aller-retour vers Amsterdam

Le voyage commence tôt, dans cette atmosphère à la fois légère et concentrée qu’ont les journées qui comptent.

Trois heures de route, quatre passagers, une motivation partagée : ramener un fragment de cette rencontre entre art et collection.
L’idée d’un détour par les curiosités locales fait sourire, mais le cap reste fixé. La mission est claire, concentrée, portée par cette excitation propre aux journées qu’on n’oublie pas.

Direction Amsterdam, sans distraction, avec l’excitation d’un tournoi à enjeu réel : une carte à gagner par l’expérience plutôt que par le tirage.

L’arrivée au musée

Les façades d’Amsterdam bordent les canaux comme un décor figé entre deux siècles.
Sous la lumière grise, la ville garde cette élégance tranquille que rien ne semble pouvoir troubler.
Devant le Van Gogh Museum, la file avance lentement, rythmée par les conversations feutrées des visiteurs venus du monde entier.
À l’intérieur, Pikachu s’impose avec pudeur dans l’univers du peintre. Même palette, même texture, même intensité.
La rencontre fonctionne. Le jeu ne cherche pas à imiter l’art, il dialogue avec lui.

Le moment de la remise

Quelques heures plus tard, le petit sachet transparent glisse dans la main.
Pikachu with Grey Felt Hat, encore scellé, comme un artefact moderne.
Quatre exemplaires, protégés avec soin. Pas un simple souvenir, mais la trace concrète d’une expérience vécue, partagée, authentique.
Une carte que l’on ne tire pas dans un booster, mais dans un musée. Cette différence change tout.

L’emballement du marché

À peine révélée, la carte devient phénomène.
Fin 2023, les exemplaires non gradés se vendent entre 200 et 300 euros, tandis que les PSA 10 s’arrachent autour de 1 500 euros.
Les vidéos d’ouverture se multiplient, les influenceurs s’en emparent, les collectionneurs s’organisent.
Dans les vitrines comme sur les réseaux, le Pikachu au chapeau gris devient instantanément reconnaissable.
C’est l’un de ces moments rares où une carte dépasse le jeu pour devenir symbole.

La correction, puis le rebond

L’année 2024 calme les esprits.
Les réassorts et la vague de gradations massives entraînent une chute rapide des prix.
À l’automne, un PSA 10 se négocie à 280 euros.
La spéculation s’essouffle, mais l’intérêt ne disparaît pas : il se transforme.
La carte entre dans une nouvelle phase, celle de la reconnaissance durable.

Les chiffres confirment cette mutation : 95 075 exemplaires gradés par PSA, dont 43 998 en PSA 10 et 42 614 en PSA 9.
Une régularité presque parfaite, rarissime dans l’histoire du TCG.
Ce n’est plus la rareté qui fait la valeur, mais le sens.
Le Pikachu Van Gogh n’est pas recherché pour sa difficulté d’obtention, mais pour ce qu’il représente : la rencontre entre deux cultures qui partagent la même énergie créative.

Le retour de la tension

Fin 2024, les prix cessent de baisser.
Début 2025, la courbe remonte.
Les ventes eBay et les cotes PSA montrent un marché en reprise constante, oscillant entre 1 300 et 1 450 euros pour un PSA 10.
La courbe forme un U parfait : euphorie, correction, stabilité.
Un cycle complet, familier à ceux qui connaissent le rythme des extensions et la vie d’un set.

Ce mouvement raconte quelque chose d’essentiel : la carte a survécu à la hype.
Elle n’est plus un simple objet de désir rapide, mais un repère dans la chronologie du TCG moderne.
Comme un design intemporel qu’on redécouvre après chaque rotation de format.

Quand le jeu rencontre la culture

Le Pikachu Van Gogh n’est pas seulement une collaboration réussie.
C’est un geste symbolique, celui d’un jeu qui ose dialoguer avec un musée sans trahir son essence.
D’un côté, la précision d’un peintre qui cherchait la lumière.
De l’autre, la clarté d’un univers qui ne cesse d’évoluer autour de la collection, du plaisir et du partage.

L’exposition a refermé ses portes, les files d’attente ont disparu, mais le souvenir reste intact.
Ceux qui ont fait le voyage gardent la sensation d’avoir tenu quelque chose d’unique entre leurs mains.
Une carte, certes, mais surtout un instant figé entre deux passions : le jeu et la beauté du geste.